Mai 27, 2019
Avec le nouveau dispositif Volontariat territorial en entreprise (VTE), des étudiants et jeunes diplômés pourront postuler à des offres d’emploi d’entreprises installées notamment dans les Territoires d’industrie. Une façon de promouvoir la qualité des carrières offertes dans l’industrie et d’enrayer les difficultés de recrutement rencontrées par 90 % des PME hors des grandes agglomérations.
Le Volontariat territorial en entreprise (VTE) permettra aux étudiants ou jeunes diplômés des écoles de commerce ou d’ingénieurs et d’universités de candidater sur des offres d’emplois proposées par des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) industrielles, implantées notamment dans les 136 Territoires d’industrie – dont Nevers Val de Loire.
Le groupe Nexson, spécialisé dans le domaine des échangeurs de chaleur soudés et installé à Garchizy, figure d’ailleurs parmi les premières entreprises à s’être engagées à accueillir des jeunes diplômés en VTE et à publier ses offres sur le site.
Lancé officiellement le 23 mai par le ministère de l’Economie et Bpifrance (Banque publique d’investissement), le Volontariat territorial en entreprise s’inspire du Volontariat international en entreprise, qui rencontre un large succès. Il s’adresse aux étudiants et jeunes diplômés de niveau bac +2 à bac +5, auxquels il propose de bénéficier d’une expérience d’au-moins un an, qui pourra prendre la forme d’un contrat d’apprentissage pour les étudiants, d’un CDD ou d’un CDI classique pour les jeunes diplômés. Les VTE seront rémunérés par l’entreprise.
Grâce à ce dispositif, les volontaires s’immergeront dans la vie d’une PME en exerçant immédiatement des responsabilités importantes aux côtés du ou de la dirigeant(e), ce qui leur permettra d’acquérir une connaissance fine de l’entreprise et de ses métiers.
Le VTE s’inscrit pleinement dans l’axe « recruter » du plan Territoires d’industrie. Si les PME et ETI implantées hors des grandes agglomérations jouent un rôle structurant, elles rencontrent d’importantes et récurrentes difficultés de recrutement. Selon une étude publiée en novembre 2017 par Le Lab Bpifrance, 90 % d’entre elles sont concernées par ce problème, et 57 % se voient entravées dans leur croissance.
L’Etat et Bpifrance se sont fixé un objectif de 100 VTE signés pour la phase expérimentale qui débutera à la rentrée de septembre 2019. Par la suite, ce sont 2 000 VTE par an qui sont envisagés.
Pour en savoir plus : www.vte-france.fr
Mai 17, 2019
Rassemblant cinq intercommunalités sur l’axe ligérien, le Territoire d’industrie Nevers Val de Loire a fait une exception en acceptant la candidature de Cercy-la-Tour, bastion industriel isolé au sud-est de la Nièvre. Illustration de la souplesse d’un dispositif qui fait vœu d’être réactif et au plus près des réalités du terrain, en particulier sur la question lancinante du recrutement.
Rattachée à la communauté de communes Bazois Loire Morvan, qui couvre un grand pan du sud-est de la Nièvre (1), Cercy-la-Tour n’est qu’à 15 km de Decize, et limitrophe de la communauté de communes du Sud-Nivernais – l’une des cinq intercommunalités du Territoire d’industrie Nevers Val de Loire. La ville aux 1 800 habitants est un pôle industriel isolé en pleine campagne, qui n’a pas voulu laisser passer sous ses yeux le « train » d’un plan gouvernemental ambitieux : « A Cercy, nous avons 400 emplois industriels, entre Faurecia (250 salariés et de la sous-traitance), les Transports Cassier (130 emplois) et la Compagnie ferroviaire régionale (20 emplois) », liste Alain Reininger, maire adjoint de Cercy-la-Tour et vice-président de Bazois Loire Morvan en charge de l’économie.
Seule « vraie » ville industrielle de sa communauté de communes, Cercy-la-Tour a demandé à intégrer en solo le Territoire d’industrie Nevers Val de Loire, qui ne rassemble depuis sa création que des intercommunalités : Sud-Nivernais (Decize, La Machine et Imphy), Loire et Allier (Magny-Cours et Saint-Eloi), Nevers Agglomération, Les Bertranges (La Charité) et Loire Vignobles et Nohain (Cosne, Donzy et Pouilly).
« Le plan Territoires d’industrie, c’est quand même 1,6 milliard d’euros (pour 136 Territoires sélectionnés, NDLR) », souligne Alain Reininger. Une manne qui pourrait aider les entreprises cercycoises à se maintenir ou à se développer. Le sort de l’équipementier automobile Faurecia préoccupe notamment l’élu : « En 2000, il y avait encore près de 1 000 salariés à Cercy. C’est une des dernières usines françaises du groupe, dédiée aux petites séries et aux pièces de rechange. Avec Territoires d’industrie, on pourrait maintenir l’activité à Cercy, aider le groupe dans ses projets. C’est une opportunité importante, qui peut aussi accompagner le développement des Transports Cassier, ou notre projet de zone industrielle. »
Le comité local de projet de territoire d’industrie s’est réuni pour la deuxième fois le 30 avril, dans les locaux de la CCI. A l’ordre du jour, outre la candidature de Cercy-la-Tour, ont été évoqués les premiers échanges avec les industriels et les pistes de fiches actions.
La candidature de Cercy a été acceptée à l’unanimité par le comité local de projet de Nevers Val de Loire, le 30 avril, lors d’un point d’étape qui s’est tenu dans les locaux de la CCI Nièvre. Les échanges entre élus, industriels et représentants de l’Education nationale ont confirmé que le recrutement et la formation seraient le principal défi de ce Territoire d’industrie. « Les formations existent, nous sommes capables de répondre aux besoins, mais notre gros souci, c’est de trouver des candidats », a pointé Gilles Reverdy, proviseur du lycée professionnel Pierre-Bérégovoy. « On constate à la fois une méconnaissance et un manque d’appétence. La plupart des jeunes souhaitent s’orienter vers les métiers du tertiaire. »
Pour inverser la tendance et combattre les idées reçues, une campagne de communication, des opérations portes ouvertes voire une fête de l’industrie font partie des pistes sur lesquelles les membres du Territoire d’industrie Nevers Val de Loire plancheront au cours des prochaines semaines.
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Bazois Loire Morvan est la plus vaste communauté de communes nivernaise. Elle rassemble 46 communes, dont les plus importantes sont Cercy-la-Tour, Châtillon-en-Bazois, Luzy, Moulins-Engilbert et Saint-Honoré-les-Bains.
Avr 19, 2019
Le recrutement est un problème commun à de nombreux industriels. S’il en fallait la preuve, la réunion de travail du Territoire d’industrie Nevers Val de Loire, mardi 9 avril à Nevers, l’apporterait sans peine, tant le sujet a monopolisé les discussions. Une question d’image pour un pan de l’économie tombé en disgrâce auprès des jeunes.
La question de Jean-Christophe Trontin, directeur de l’aciérie Aperam d’Imphy, n’aura pas de réponse parmi ses collègues chefs ou cadres d’entreprise : « Quand on a 13 ans, est-ce qu’on a envie d’être soudeur ? Est-ce qu’on a envie d’être ouvrier chez Aperam ? » Silence dans l’amphithéâtre de Nevers Agglomération, dans lequel une trentaine de chefs d’entreprise ou cadres du Territoire d’industrie Nevers Val de Loire étaient réunis, mardi 9 avril.
Recruter, donner aux jeunes Nivernais l’envie (d’avoir envie) de faire carrière dans l’industrie, est un problème auquel se heurtent la quasi totalité des patrons du territoire. A l’origine du mal, un déficit d’image du travail en usine, et une autre cause plus profonde, invoquée par Jean-Christophe Trontin : l’impact psychologique de décennies de désindustrialisation. « On a tellement réduit l’emploi, cela a laissé des traces dans les familles. » La visite de collégiens dans son usine ravive pourtant un peu d’espoir : « Un ou deux m’ont dit que ce qu’ils avaient vu leur avait donné envie de travailler chez nous. »
Recruter, innover, attirer des projets et simplifier, tels sont les points cardinaux du dispositif Territoires d’industrie, pour lequel le val de Loire nivernais a été retenu – de Decize à Cosne-sur-Loire en passant par Imphy, Magny-Cours, Nevers et La Charité-sur-Loire. Quelques jours après le versant charito-cosnois, c’était au tour du secteur sud du Territoire d’industrie Nevers Val de Loire de vivre une première réunion de travail. Vice-président de Nevers Agglomération en charge du développement économique, Louis-François Martin a mené les débats et rappelé l’enjeu : accoucher d’un projet industriel en juin prochain, et proposer des actions susceptibles d’être financées par un dispositif promettant 1,36 milliard d’euros d’aides aux 136 Territoires d’industrie. « Cela pourrait faire 10 millions d’euros par Territoire », calcule à voix haute l’élu de la communauté d’agglomération. « Mais tout dépendra de la qualité de nos projets. Et ces projets reposent sur vos besoins. Nous, élus, sommes là pour vous accompagner. »
Le déploiement du très haut débit et de la fibre optique dans la Nièvre, les transitions écologique et numérique ont été évoqués lors de cette « réunion de contact », mais les orateurs ont invariablement aimanté leurs interventions vers le recrutement : « C’est le point crucial pour chacun d’entre nous », résume Jean-Pierre Allaux, directeur d’Eurosit et vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie. « Et quand je vois le nombre de chômeurs et nos problèmes de recrutement, en tant que chef d’entreprise, j’ai du mal à comprendre. »