L’opération séduction de l’industrie auprès des bénéficiaires du PLIE

L’opération séduction de l’industrie auprès des bénéficiaires du PLIE

A l’occasion de la Semaine de l’industrie, deux entreprises, Laser Fusion (Coulanges-lès-Nevers) et Nexson (Garchizy), ont rencontré des bénéficiaires du Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) de Nevers Agglomération. Avec un double objectif : abraser les idées préconçues sur le monde industriel et en montrer les perspectives d’épanouissement et de carrière.

Quelques jours après le succès de la série Germinal sur France 2, Emmanuel Boudet voit la Semaine de l’industrie comme l’occasion rêvée de montrer que l’usine de 2021 n’a plus rien à voir avec « l’image de Zola ». Le patron fondateur de Laser Fusion – et président de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) Nièvre – est venu dans les locaux de Nevers Agglomération, vendredi 26 novembre, livrer un vibrant plaidoyer pour « son » univers industriel.

« Je veux montrer que l’industrie est un endroit où on peut s’épanouir, travailler avec plaisir et gagner correctement sa vie. Et non, le sol de nos ateliers n’est pas en terre battue, au contraire, on pourrait presque manger par terre », expliquait-il avant de présenter son entreprise à des bénéficiaires et référents du Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE). Une opération séduction soigneusement argumentée : « Le pilotage d’une machine est très facile. Quelqu’un qui n’a pas de bagage particulier peut y arriver. Ce qu’on attend de nos salariés, c’est du savoir-être, venir avec envie, ne pas voir le travail comme une contrainte. Le savoir-faire, on s’en occupe. »

Créée en 1994, Laser Fusion a grandi patiemment, sans brûler les étapes, pour devenir « l’un des leaders français de la découpe au laser », avec un chiffre d’affaires de 4 M€ et « 250 000 pièces découpées chaque mois » : « Nous sommes actuellement 25 salariés. Nous étions 30 avant le Covid. » S’il n’a pas de besoin particulier de recrutement pour l’instant, Emmanuel Boudet s’est déplacé pour défendre l’industrie : « Sans elle, on se retrouve à l’âge de pierre. »

Autre « pépite » locale, Nexson avait dépêché Emma Gozzi, responsable RH, et Sharon Nuno Cordova, responsable de la vente de pièces de rechange et du développement des marchés, pour présenter l’entreprise, spécialisée dans la conception et la fabrication d’échangeurs de chaleur, et surtout un état d’esprit : « On est comme une famille, on est toujours là les uns pour les autres. » Une culture injectée par le fondateur de Nexson, Charles Bonnafous, qui a fait de son « bébé » un leader mondial, et de Garchizy un épicentre international, le tout en moins de dix ans : « 98 % de notre production part à l’étranger. Nous avons 250 clients dans 80 pays. »

Engagée dans un nouvel agrandissement de ses locaux, l’entreprise aura besoin de renforcer son effectif (80 salariés) : « Nous manquons de candidats », explique Emma Gozzi. Et ce malgré une ouverture d’esprit dans les embauches, et la priorité donnée aux qualités humaines plus que techniques : « Ce que nous fabriquons est tellement spécifique que nous formons en interne. Nous sommes surtout très attachés au savoir-être. Le profil que nous recherchons, c’est le goût du travail en équipe, le respect des autres, la passion, la détermination, le dynamisme, l’adaptabilité et l’appartenance. »

+ d’info sur les entreprises qui se mobilisent

Une dynamique fructueuse à faire durer

Une dynamique fructueuse à faire durer

Le 18 décembre 2019, le Territoire d’industrie Nevers Val de Loire officialisait son existence avec la signature du contrat validant une année de travaux préparatoires entre collectivités locales et entreprises. Deux mondes qui ont appris à coopérer et à initier une dynamique inédite dont le comité local du 23 novembre a présenté les effets concrets. A un an du terme du programme national, la nécessité de pérenniser cette démarche fait l’unanimité.

Signature du contrat Territoires d’industrie Nevers Val de Loire – 18 décembre 2019

En novembre 2018, le gouvernement lançait l’ambitieux programme Territoires d’industrie pour inverser la vapeur de la désindustrialisation sur la période 2019-2022. Une initiative saisie au vol par le val de Loire nivernais, autour de Nevers Agglomération. De Decize à Cosne-sur-Loire, toute une région marquée par des siècles d’épopées industrielles s’est réunie pour postuler à ce programme.

Un an plus tard, après des mois d’échanges et de réunions entre élus et chefs d’entreprise, le Territoire d’industrie Nevers Val de Loire était l’un des premiers en France à parapher son contrat, le 18 décembre. Le comité local semestriel, mardi 23 novembre dans l’amphithéâtre de Nevers Agglomération (1), avait de fait la couleur d’un bilan anniversaire de ces deux années d’activité officielle, à un an du terme du programme.

Un terme que personne, parmi les acteurs nivernais, ne souhaite voir comme la fin d’une dynamique sans précédent : « J’ai demandé à Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l’Industrie déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance) que le programme Territoires d’industrie soit prolongé jusqu’au terme du mandat des élus municipaux, c’est-à-dire 2026 », a plaidé Denis Thuriot, maire de Nevers, président de Nevers Agglomération et copilote du Territoire avec Jean-Christophe Trontin, directeur de l’aciérie imphycoise Aperam. « Notre action est plutôt scrutée favorablement. C’était un pari d’avancer avec les chefs d’entreprise, dans la co-construction. Je remercie Jean-Christophe Trontin de les avoir emmenés dans cette action, pour avancer au service de l’industrie. Nous avons tous autre chose que du temps à perdre, alors si nous sommes toujours là, cela veut dire que cette démarche a prouvé son utilité. ».

« Votre présence a été assidue depuis le lancement de ce Territoire d’industrie », a salué à son tour Jean-Christophe Trontin, s’adressant au public. « Nous vous devions des résultats. » Engagement tenu : cinq « réalisations concrètes » ont été dévoilées.

Film et brochure (Re)vivre et travailler.

Le val de Loire nivernais « manquait d’outils de promotion », comme l’a rappelé Eric Guyot, président du Pays Val de Loire Nivernais, qui a piloté la conception d’un film de 5 mn et d’une brochure de 48 pages, (Re)vivre et travailler, avec un groupe de travail réunissant des techniciens des EPCI et des responsables RH d’entreprises. Objectif, soigner « l’attractivité » et lutter contre « les idées préconçues » pour convaincre un « public exogène » de s’implanter dans la région. « Quand on a regardé ce film, on n’a qu’une seule envie, c’est de venir vivre ici », assure Jean-Christophe Trontin.

Friches industrielles

Les conclusions de l’étude portant sur la réhabilitation de huit friches industrielles ont été présentées. « C’est bien de voir que l’on parle de nos friches autrement que dans des articles catastrophistes », apprécie Jean-Pierre Chateau, maire de Guérigny et 1er vice-président de la communauté de communes Les Bertranges. « Elles sont là et elles témoignent de l’histoire industrielle du territoire. Elles sont un atout car elles peuvent avoir un avenir. »

 

Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).

Apparue comme un enjeu prioritaire et lancinant dès les premières réunions du Territoire d’industrie, la question du recrutement – endogène et exogène – mobilise des responsables RH de plusieurs entreprises et des techniciens de Nevers Agglomération autour de Tristan Lacombe, responsable du pôle Engin du Technicentre industriel SNCF Nevers-Languedoc.

Le chantier est vaste : améliorer l’image de l’industrie auprès des jeunes, de leurs parents et des enseignants, mais aussi faire connaître l’offre de formations auprès des industriels, souvent persuadés que celle-ci est carencée « alors que toutes les formations existent sur le territoire ». « C’est un travail de long terme, pour les cinq à dix ans devant nous », assure Tristan Lacombe, dont l’entreprise doit anticiper une « hausse de charge » en 2023-2024.

 Semaine de l’industrie

Après « Osez l’industrie » en juin dernier, Nevers Val de Loire reprend son bâton de pèlerin pour promouvoir ses entreprises et leurs perspectives de carrière durant la Semaine de l’industrie (22-28 novembre). Au programme, 13 visites d’entreprise et 7 interventions dans des établissements scolaires.

Dans d’autres domaines ciblés par le Territoire d’industrie, les chantiers sont toujours en cours. C’est le cas pour l’écologie industrielle territoriale (les déchets des uns peuvent devenir les matières premières des autres), la fabrication additive métallique et l’usine 4.0. « Le contrat va se terminer dans un an », a insisté Jean-Christophe Trontin. « 2022 doit être le temps des dernières livraisons. ».

(1) En présence de Didier Josso, sous-préfet à la Relance, et de la députée Perrine Goulet.

L’avenir en germe sur les friches industrielles

L’avenir en germe sur les friches industrielles

La longue histoire industrielle du val de Loire nivernais a laissé en héritage une constellation d’usines en friche. Un patrimoine bâti qui recèle des promesses de nouvelle vie pour Territoire d’industrie Nevers Val de Loire. Parmi huit sites considérés comme à haut potentiel de reconversion, trois (1) ont vu leurs perspectives confortées par des études pré-opérationnelles récemment présentées au comité de pilotage.

Dès ses premières réunions de travail, le Territoire d’industrie Nevers Val de Loire a placé la résurrection des friches industrielles au cœur de ses préoccupations. Le gisement de possibilités qu’offre ce vaste patrimoine bâti mobilise un groupe de travail d’industriels, élus et techniciens qui a sélectionné huit sites : Usine Céramique à Decize, silo à La Charité-sur-Loire, Vallourec Gare à Cosne-sur-Loire, Top Sedia et Iveco à Fourchambault, Selni à Nevers, Lambiotte à Prémery et Arsenal de la Royale à Guérigny.

Les trois premiers sont les plus avancés dans une démarche de reconversion, portée par des acteurs publics ou privés. Ils ont bénéficié, à ce titre, d’études pré-opérationnelles menées par le cabinet Egis Conseil, qui s’est également penché sur l’avenir des autres sites. Les conclusions ont été communiquées au comité de pilotage lors d’un séminaire organisé au port de la Jonction, à Decize, le 10 décembre.

Usine Céramique - Decize

Usine Céramique, Decize. Vacant depuis 30 ans, le site marque l’entrée de ville, à l’est (côté routes de Bourbon-Lancy et Cercy-la-Tour), à proximité de la zone d’activités du Four-à-Chaux. Selon le scénario d’Egis Conseil, les bâtiments les plus dégradés seront démolis, mais l’essentiel sera préservé, dépollué et réhabilité pour héberger des services de la Communauté de communes du Sud-Nivernais (CCSN) et des artisans dans des ateliers de 150 à 450 m2. Le coût de cette opération est évalué à 2,6 M€ HT ; porteuse du projet, la CCSN pourrait bénéficier de subventions de l’Etat (Fonds friches, 650 000 € ; DETR, 500 000 €) et de la Région (979 000 €).

Silo, La Charité-sur-Loire. L’imposant édifice construit après la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre du plan Marshall, est labellisé Patrimoine du XXe siècle. L’activité y a pris fin en 1985. La singularité architecturale du plus haut bâtiment charitois a séduit des investisseurs privés, un collectif de sept agriculteurs qui veulent créer une brasserie, un restaurant panoramique et bien d’autres activités dans cette « cathédrale » de béton voisine de la gare. Selon les scénarios, le coût varié de 2,7 à 3 M€, là encore avec de possibles subsides de l’Etat et de la Région. Cette opération s’inscrirait dans un projet plus ample de requalification du quartier de la gare.

Vallourec-Gare, Cosne-sur-Loire. Proche du centre-ville, cette friche pourrait revivre avec la réhabilitation de la grande halle, qui conserverait une vocation industrielle, et la construction de trois ou quatre ateliers, voire la création de logements pour favoriser l’insertion de ce vaste pan industriel dans le quartier. Le coût est évalué autour de 3 M€.

Usine Céramique - Decize

Le point sur les cinq autres friches

Top Sedia, Fourchambault. Une entreprise de l’agglomération neversoise est intéressée par un déménagement sur ce site dans lequel étaient fabriqués des sièges de bureau. Une étude de faisabilité a été confiée à Nièvre Aménagement, et financée par Nevers Agglomération, le Conseil régional et la Banque des territoires. L’investissement (réhabilitation et extension) est estimé à 9 M€.

Iveco, Fourchambault. Le site intéresse Fiat Powertrain, dont l’usine voisine a été en grande partie détruite par un incendie cette année. Des négociations sont en cours, sous l’égide de Nevers Agglomération, propriétaire du site.

Selni, Nevers. Le site est en cours de sécurisation. Aucun projet de reconversion n’émerge pour l’instant.

Lambiotte, Prémery. Préalables à toute reconversion, des travaux de dépollution sont prévus en 2023 ; ils sont menés par l’Ademe.

Arsenal de la Royale, Guérigny. Des travaux de requalification des voiries et réseaux sont prévus en 2022, mais aucun projet de revalorisation du bâti ne se dessine à l’horizon.

1. Usine Céramique à Decize, silo à La Charité-sur-Loire, usine Vallourec à Cosne-sur-Loire.

La Semaine de l’industrie 2021 : inventer un avenir durable !

La Semaine de l’industrie 2021 : inventer un avenir durable !

L’industrie en  quelques chiffres…

en 2021

  • 70 000 emplois non pourvus
  • 250 000 postes à pourvoir
  • le nombre de femmes cadres et ingénieures a triplé en 20 ans

Du 22 au 28 novembre 2021, les entreprises industrielles, les écoles et les centres de formation ouvriront leurs portes pour faire découvrir leurs métiers ! À la recherche d’informations sur les formations, envie de découvrir votre futur métier ou de rencontrer les acteurs de ce secteur résolument tourné vers l’avenir ?

 

Rendez-vous du 22 au 28 novembre 2021, partout en France !
Tchats, visites virtuelles, portes ouvertes, forums des métiers, web-conférences, interventions en classe, job dating… Pour retrouver tous les événements près de chez vous : semaine-industrie.gouv.fr 

« Inventer un avenir durable » : une Semaine de l’industrie pour mettre en lumière les solutions apportées par les acteurs de l’industrie aux grands enjeux sociétaux.
Le thème de cette 10e édition met en lumière la transition écologique, l’économie circulaire et la mixité des métiers dans l’industrie. « Inventer un avenir durable », c’est aussi valoriser les solutions des acteurs de l’industrie pour répondre aux préoccupations de la société, et notamment des jeunes (innovation, transition écologique, mixité des métiers, égalité femmes-hommes, économie circulaire …), et aux enjeux de production et d’indépendance et de souveraineté nationale.

Depuis 10 ans, la Semaine de l’industrie suscite des vocations en montrant que l’industrie offre des carrières passionnantes, stables, formatrices, et en moyenne mieux rémunérées que dans les autres secteurs.

Stop aux préjugés !

L’industrie, c’est des métiers pour tous les niveaux !

Travailler en équipe avec des professionnels de tous niveaux et tous horizons, c’est ça, le quotidien de François !

L’industrie, c’est pas toujours travailler à l’usine !

Travailler dans l’industrie, ça peut être sportif… La preuve avec Valentin, chez EDF.

L’industrie, c’est aussi pour les filles !

Être une femme et faire carrière dans le secteur industriel, c’est tout à fait possible ! La preuve avec Aurélie, à La Normandise.

L’industrie, c’est valoriser nos déchets !

Travailler dans l’industrie et être engagé pour l’environnement, c’est loin d’être incompatible ! La preuve avec François, de La Normandise.

L’industrie, c’est bien fait pour toi !

70 000 emplois non pourvus, 250 000 postes à pourvoir cette année : l’industrie recrute ! La preuve avec Valentin, chez EDF !

L’industrie, c’est bien payé !

Démarrer sa carrière très jeune et profiter des formations pour la faire décoller : ça fait partie des belles opportunités qu’offre l’industrie. La preuve avec Valentin, chez EDF !

Et toi, c’est quoi ton parcours ?

Maxime, technicien de synthèse

Travailler en équipe avec des professionnels de tous niveaux et tous horizons, c’est ça, le quotidien de Maxime !

Nolwenn, responsable de la collecte des déchets ménagers

Embarquez avec Nolwenn et ses collègues pour découvrir un métier étonnant et pas routinier !

Aurélie, Directrice Recherche-Développement et qualité

Être une femme et faire carrière dans le secteur industriel, c’est tout à fait possible ! La preuve avec Aurélie, à La Normandise.

Léa, technicienne de production

Préparer la production des produits, vérifier les réglages des machines, contrôler la qualité de la production et s’assurer du respect du cahier des charges : c’est ça le métier de Léa. Et ça change tous les jours !

François, Directeur général

A l’affût des nouvelles tendances du marché, François et ses équipes développent de nouveaux produits tout en étant vigilants au respect de l’environnement et à l’amélioration des conditions de travail des collaborateurs. Pour sa formation, François a même eu l’opportunité d’étudier au Canada. Plutôt tentant, non ?

Valentin, chef d’un groupement d’usines hydrauliques

Plutôt passionné par le bricolage que de rester sagement assis en classe, Valentin a démarré juste après son CAP et a rapidement grimpé les échelons. Maintenant il est ingénieur et gère 8 sites !

Un bilan positif à mi-parcours

Un bilan positif à mi-parcours

Lancée fin 2019, la dynamique du Territoire d’industrie Nevers Val de Loire se révèle aussi séduisante que pertinente, comme l’a montré le comité local du 5 juillet. A 18 mois du terme du contrat, les avancées sont significatives dans plusieurs domaines, tels que la réhabilitation de friches et les actions de promotion de l’industrie. L’élan créé par les entreprises et les collectivités est appelé à s’inscrire sur le long terme pour effacer les stigmates de la crise sanitaire et redorer l’image des métiers de l’industrie.

En s’appuyant sur des binômes industriels-élus et en plaçant les attentes des entreprises au cœur de la réflexion, le programme national Territoires d’industrie tranche avec les expériences passées. Dix-huit mois après son lancement officiel sur l’axe ligérien, de Cercy-la-Tour à Cosne-sur-Loire, le Territoire d’industrie Nevers Val de Loire valide sans détours l’originalité et l’efficacité du concept.

Le comité local du 5 juillet, dans l’amphithéâtre de Nevers Agglomération, a donné la mesure du chemin parcouru depuis la signature du protocole, en octobre 2019. Au mitan des 36 mois du contrat, le point d’étape a d’ores et déjà montré la nécessité d’un travail d’équipe entre les entreprises et les collectivités locales.

« Territoires d’industrie s’inscrit dans la durée », a souligné Denis Thuriot, maire de Nevers, président de Nevers Agglomération et copilote du Territoire avec Jean-Christophe Trontin, directeur de l’aciérie imphycoise Aperam. « Il nous a donné un temps d’avance et a été un catalyseur de relance pendant la pandémie. Un bel élan a été impulsé dans la Nièvre, et nous incite à avoir une vision à long terme du développement économique. »

Le vice-président du Conseil régional, Hicham Boujlilat, les députés Perrine Goulet et Patrice Perrot, et le préfet Daniel Barnier ont tour à tour salué l’efficacité de ce dispositif dans la Nièvre, une terre industrielle confrontée à plusieurs défis de taille – les difficultés de recrutement, les virages écologique et numérique. « Si nous avons pu résister en 2020, c’est parce qu’il y a des attentes fortes », a insisté Jean-Christophe Trontin. « La crise n’enlève pas nos ambitions de développement ni notre volonté de relever le défi de l’écologie et celui de l’attractivité auprès des jeunes, qui est le plus grand de nos défis. »

Le défrichage au sein des groupes de travail sur 2019-2020 s’est traduit par l’élaboration de sept fiches-actions (voir plus bas), qui ont commencé à sortir du virtuel pour entrer dans le réel : « Trente-six mois, c’est beaucoup et peu à la fois. 2021 est l’année des résultats. » Trois fiches, parmi les plus avancées, ont été présentées par leur pilote référent : la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), par Tristan Lacombe, directeur du Pôle Engins au Technicentre industriel Nevers Languedoc de la SNCF ; la réhabilitation de friches industrielles, par Jérôme Ferré, chef du pôle Développement économique de la Communauté de communes du Sud-Nivernais ; la campagne de communication Osez l’industrie !, par David Szymyslik, chef de projet Territoire d’industrie.

Le retard pris sur d’autres fiches-actions n’a pas été éludé. Une transparence saluée par Daniel Barnier : « J’apprécie cette approche pragmatique, concrète, où l’on fait le point sur ce qui marche bien et ce qui marche moins bien. » La conjonction, dans les différentes instances du Territoire d’industrie, des regards des industriels, des élus et des techniciens constitue, aux yeux de Jean-Christophe Trontin, l’une des plus grandes vertus de ce dispositif à l’échelle de Nevers Val de Loire : « Cette initiative nous amène à sortir de notre cadre, à voir comment faire autrement. Nous avons plaisir à travailler ensemble, à avoir des points de vue complémentaires. Maintenant, ce plaisir doit transpirer. » Et d’écarter tout satisfecit anesthésiant : « Si nous étions les meilleurs, tous les jeunes voudraient se battre pour entrer dans nos entreprises. »

 

Les sept fiches-actions

  • Patrimoine immobilier et fiches industrielles
  • Transition écologique et environnementale
  • Travailler et vivre sur le territoire
  • Promotion de l’industrie et de ses métiers
  • Projet innovant dans la filière bois
  • Plateforme technologique autour de la fabrication additive métallique
  • Industrie du futur et usine 4.0.

La pédagogie d’Osez l’industrie ! au collège de Guérigny

La pédagogie d’Osez l’industrie ! au collège de Guérigny

La pédagogie d’Osez l’industrie ! au collège de Guérigny

OSEZ L’INDUSTRIE DANS LA NIEVRE !

Orchestrée par le Territoire d’industrie Nevers Val de Loire, la campagne Osez l’industrie ! a fait étape au collège de Guérigny, mardi 1er juin. Les représentants de quatre entreprises nivernaises ont raconté aux élèves de 3e la réalité de leur activité, la richesse et la diversité des métiers et des parcours qui anime leur quotidien. Une façon de lutter, par l’authenticité du témoignage, contre les clichés qui polluent l’image de l’industrie.

Classes de 3e du collège de Guérigny

Objectif prioritaire du Territoire d’industrie Nevers Val de Loire, le recrutement se prépare aux prémices de l’orientation scolaire, quand les adolescents commencent à se projeter sur l’après-collège – le lycée, les études, la vie active. Dans cette période sensible où rêve et réalisme s’affrontent, où les hautes aspirations se mêlent au pragmatisme et au rude horizon du marché du travail, les métiers de l’industrie peinent à se faire leur place.

La faute à une image encore tenace d’univers ingrat, sous-qualifié, monotone et testostéroné que la campagne Osez l’industrie ! s’efforce d’effacer. Et pour y parvenir, le Territoire d’industrie a misé sur le témoignage direct, sans filtre, de dirigeants d’entreprises de son bassin. Mardi 1er juin, les quatre classes de 3e du collège de Guérigny ont ainsi accueilli les représentants de quatre acteurs du monde industriel nivernais : Juliette Catinaud et Nicolas Monteil, directrice des ressources humaines (DRH) et directeur technique de Ligier Automotive (Magny-Cours) ; Patrice Rivière, directeur de PrivTech Engineering (Magny-Cours) ; Mélanie Belair, directrice opérationnelle de SCRM-Deffi (Cosne-sur-Loire) ; et Christine Croubois, directrice financière et DRH de Sorec Solutions (La Charité-sur-Loire).

Pratiquant la pédagogie dynamique saupoudrée d’humour, les intervenants ont abordé frontalement les « préjugés » qui grippent l’attractivité de l’industrie : « C’est pour les hommes, c’est sale et il n’y a pas d’avenir », a résumé, joyeusement provocatrice, Juliette Catinaud. Avant d’illustrer, à travers l’exemple de Ligier Automotive (87 salariés dont 67 à Magny-Cours), la profusion des métiers et des compétences que requiert la conception et la construction de voitures de course. A ses côtés, Mélanie Belair a martelé l’évidence : « Dans l’industrie, on trouve de tout et pour tout le monde, pour les filles et pour les garçons. » Et d’adopter, elle aussi, l’art de la formule choc : « L’industrie, c’est un gros mot. Mais en fait, c’est fabriquer et concevoir tous les objets de la vie courante. Tout ce qui nous entoure est fabriqué dans des entreprises. Par exemple, le paquet de gâteaux dans votre placard est le résultat de l’enchaînement et de l’imbrication de nombreux métiers. »

Vivant sans le savoir dans un département façonné par les épopées industrielles, les collégiens guérignois ont appris que leur environnement abritait des joyaux à l’éclat national, voire mondial, comme la biscuiterie Grobost (Saint-Péreuse), les Pains Jacquet (Clamecy), les vêtements Lacoste (Saint-Pierre-le-Moûtier), les vélos Look (Nevers), les Formule 4 (Magny-Cours), mais aussi des laboratoires ou des mastodontes de la rénovation de trains et de la construction de véhicules militaires. «  La Nièvre est un département industriel, les entreprises ont besoin que des jeunes comme vous prennent le relais », a insisté Juliette Catinaud.

Du CAP à l’école de commerce ou d’ingénieurs, une myriade de voies s’ouvre pour les élèves du collège de Guérigny, qui a accueilli à bras ouverts la campagne Osez l’industrie ! dans le cadre de son projet Parcours avenir initié il y a trois ans : « Nos élèves ont une méconnaissance du territoire et de ses possibilités », explique la principale de l’établissement, Catherine Jégo. «  C’est pourquoi ils partent souvent faire des études loin de la Nièvre et ne reviennent pas. Nous avons besoin de faire un gros travail avec les professionnels du terrain. »

Entre visites d’entreprise, stages et tables rondes thématiques, les collégiens sont sensibilisés au monde professionnel qui les entoure : «  On sait que ça les intéresse. L’orientation est une vraie préoccupation pour eux, surtout en cette période d’incertitude qui les angoisse beaucoup. » La rencontre avec les ambassadeurs d’Osez l’industrie ! aura peut-être apaisé quelques tourments sur la vie d’après, et suscité des vocations. Mélanie Belair veut y croire : « Si on a semé des graines, c’est toujours ça de gagné. »

>Voir le programme

C’est dans les parages
Emission du 31/05/2021 – Animé par Apolline Magnet
Osez l’industrie dans la Nièvre
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