La longue histoire industrielle du val de Loire nivernais a laissé en héritage une constellation d’usines en friche. Un patrimoine bâti qui recèle des promesses de nouvelle vie pour Territoire d’industrie Nevers Val de Loire. Parmi huit sites considérés comme à haut potentiel de reconversion, trois (1) ont vu leurs perspectives confortées par des études pré-opérationnelles récemment présentées au comité de pilotage.

Dès ses premières réunions de travail, le Territoire d’industrie Nevers Val de Loire a placé la résurrection des friches industrielles au cœur de ses préoccupations. Le gisement de possibilités qu’offre ce vaste patrimoine bâti mobilise un groupe de travail d’industriels, élus et techniciens qui a sélectionné huit sites : Usine Céramique à Decize, silo à La Charité-sur-Loire, Vallourec Gare à Cosne-sur-Loire, Top Sedia et Iveco à Fourchambault, Selni à Nevers, Lambiotte à Prémery et Arsenal de la Royale à Guérigny.

Les trois premiers sont les plus avancés dans une démarche de reconversion, portée par des acteurs publics ou privés. Ils ont bénéficié, à ce titre, d’études pré-opérationnelles menées par le cabinet Egis Conseil, qui s’est également penché sur l’avenir des autres sites. Les conclusions ont été communiquées au comité de pilotage lors d’un séminaire organisé au port de la Jonction, à Decize, le 10 décembre.

Usine Céramique - Decize

Usine Céramique, Decize. Vacant depuis 30 ans, le site marque l’entrée de ville, à l’est (côté routes de Bourbon-Lancy et Cercy-la-Tour), à proximité de la zone d’activités du Four-à-Chaux. Selon le scénario d’Egis Conseil, les bâtiments les plus dégradés seront démolis, mais l’essentiel sera préservé, dépollué et réhabilité pour héberger des services de la Communauté de communes du Sud-Nivernais (CCSN) et des artisans dans des ateliers de 150 à 450 m2. Le coût de cette opération est évalué à 2,6 M€ HT ; porteuse du projet, la CCSN pourrait bénéficier de subventions de l’Etat (Fonds friches, 650 000 € ; DETR, 500 000 €) et de la Région (979 000 €).

Silo, La Charité-sur-Loire. L’imposant édifice construit après la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre du plan Marshall, est labellisé Patrimoine du XXe siècle. L’activité y a pris fin en 1985. La singularité architecturale du plus haut bâtiment charitois a séduit des investisseurs privés, un collectif de sept agriculteurs qui veulent créer une brasserie, un restaurant panoramique et bien d’autres activités dans cette « cathédrale » de béton voisine de la gare. Selon les scénarios, le coût varié de 2,7 à 3 M€, là encore avec de possibles subsides de l’Etat et de la Région. Cette opération s’inscrirait dans un projet plus ample de requalification du quartier de la gare.

Vallourec-Gare, Cosne-sur-Loire. Proche du centre-ville, cette friche pourrait revivre avec la réhabilitation de la grande halle, qui conserverait une vocation industrielle, et la construction de trois ou quatre ateliers, voire la création de logements pour favoriser l’insertion de ce vaste pan industriel dans le quartier. Le coût est évalué autour de 3 M€.

Usine Céramique - Decize

Le point sur les cinq autres friches

Top Sedia, Fourchambault. Une entreprise de l’agglomération neversoise est intéressée par un déménagement sur ce site dans lequel étaient fabriqués des sièges de bureau. Une étude de faisabilité a été confiée à Nièvre Aménagement, et financée par Nevers Agglomération, le Conseil régional et la Banque des territoires. L’investissement (réhabilitation et extension) est estimé à 9 M€.

Iveco, Fourchambault. Le site intéresse Fiat Powertrain, dont l’usine voisine a été en grande partie détruite par un incendie cette année. Des négociations sont en cours, sous l’égide de Nevers Agglomération, propriétaire du site.

Selni, Nevers. Le site est en cours de sécurisation. Aucun projet de reconversion n’émerge pour l’instant.

Lambiotte, Prémery. Préalables à toute reconversion, des travaux de dépollution sont prévus en 2023 ; ils sont menés par l’Ademe.

Arsenal de la Royale, Guérigny. Des travaux de requalification des voiries et réseaux sont prévus en 2022, mais aucun projet de revalorisation du bâti ne se dessine à l’horizon.

1. Usine Céramique à Decize, silo à La Charité-sur-Loire, usine Vallourec à Cosne-sur-Loire.

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